FAIRE DU THÉÂTRE EN AFRIQUE POUR ARRIVER AUX CHOSES QUI OSENT NOUS ARRIVER

#HumeursVerrouillées, Altimist
Sedjro Giovanni Houansou, Parole sur Toli Toli RFI Avignon 2022

Faire du Théâtre ? Aujourd’hui ? Encore ? En Afrique ?
Un objet, un moment, un lieu, comme un enchainement de problèmes qui nous arrivent. Tu dois être un luxueux, toi.

Ah non. Ça n’a rien à voir ni avec le luxe, ni avec la nécessité ni avec les planches d’ailleurs (rire)
Allez ! Soyons un peu plus sérieux — c’est ce qui manque le plus dans votre affaire de théâtre là ou machin là— pour finir par ne rien comprendre. On ne sait même pas quand est-ce que ça passe de quelque chose de vivant à quelque chose de « machine ». Et l’idée c’est ça. Ne rien comprendre parce c’est une idée tellement grosse, tellement pas pliable, qu’on a du mal à se la mettre en poche et s’envoler avec.

Alors, j’ai envie de vous dire : faire du théâtre en Afrique c’est vraiment ne rien avoir à faire de toute sa vie, c’est être sur une étale de fientes et se surestimer, à croire qu’on est le caca le « mieux sentant » de l’univers, oui c’est vrai que la merde, on la valorise mieux aujourd’hui pour créer de l’électricité bio, ou pour faire pousser les arbres. Mais déjà être ça c’est repousser les autres. Alors qu’en fait l’idée que je me suis faite du théâtre en arrivant, c’est de repousser en les autres.

Il y quelques années, je disais. C’est crier. Le théâtre est un cri strident. Mais en vrai je vais dire qu’en Afrique, faire du Théâtre sera « Arriver ». Arriver à ce qui oser nous arriver, car trop de choses se plaisent à nous arriver. Donc on fait ça comme une réaction ou mieux, une pro-action qui prend la forme d’une tentative quasi permanente de projection de quelque chose, par-delà quelque chose qui ressemble à quelque chose qui barre la route à quelque chose. Et cette série de choses qui interagissent de façon quasi-permanente par antagonisme (En général, une définition du théâtre commencerait ça là à cet endroit sans en être la complétude) va
mettre en place ou déplacer ou re.remettre en place et redéplacer à nouveau, c’est-à-dire agiter, bousculer pour que ça aient une forme enfin. Mais ça c’est bien la partie « nos utopies » chères.

Je veux dire aussi, le drame du théâtre en Afrique (pardon, ces deux mots drame et théâtre côte à côte me donnent le sentiment de nouer une corde avec elle-même) c’est qu’on a le sentiment de tellement dire par le théâtre et tellement ne rien dire à la fois. A personne. De poser des cartons et d’y voir des maisons, que dire des châteaux luxueux, alors qu’en fait, ils n’ont jamais été que des cartons de papier. De se saisir d’une parole qui n’a pas d’interlocuteur en face, mais qu’importe. Au mieux, de s’entendre tout seul. Tu parles contre les parois d’une muraille qui par politesse te retourne le son de ta voix comme un coup de massue en pleine nuque. Et là il n’y a qu’une seule chose à dire. Merde ; Si je voulais me parler à moi-même, pas besoin de projeter ma voix. Parce que dans cette voix que je projette, dans l’énergie qui la porte, c’est mon âme que je ne protège pas assez. Je la jette dehors, à la solde des vautours et des esprits de l’ombre, je prends ce risque au sérieux, et il me faut des colères de géants pour me tenir sur la verticale ; pour me dire que c’est une lumière assez puissante que l’obscurité blessera peut -être mais n’étranglera jamais totalement. Donc du haut de ses envies quasi-suicidaires qu’on chérie contre nos cœurs, on donne ça pour arriver de plein fouet à tout ce qui nous arrive. Pour donner du sens à qui en a besoin, du l’espoir à qui n’en a pas assez, du réveil à qui en manque, du sommeil a qui s’essouffle.

Parce que oui pour nous, la vie hors du théâtre est un champ d’essoufflement. Alors quand on en peut plus de voir ses voies dérailler et son souffle prendre la tangente, on peut se réfugier dans le théâtre, pour ne pas mourir de conspiration ; pour se dire que ; pour croire que ; pour voir que tout va bien.

Alors que voulez-vous savoir ? Faire du Théâtre, en Afrique ? Encore ?
Ainsi nous serons encore des hommes précipités d’une falaise, dans le vide sans la moindre corde à laquelle s’accrocher, qui s’ouvrent le ventre et de leurs intestins s’aggripent comme à une liane. Nous serons des suspendus qui sont sereins, parce qu’ils sont le miracle quand d’autres s’écrasent. C’est ça, pour nous.

Chers terriens et terriennes. On ne fait pas de théâtre en Afrique, on est déjà le théâtre. Ce qu’on nous demande, n’est qu’une mise en abime déjà aboutie d’un théâtre déjà légendaire et sage, et à toute épreuve. Un théâtre qui marche sur la faim, sur le marasme et sur le terrorisme. Un théâtre qui marche tout nue dans les rues, qui s’éventre déjà et qui s’asphyxie et qui se viole vivre. Un théâtre de diversité et de chocs et de vertiges. Un théâtre des morts subites et des jeux brutaux. Mais aussi un théâtre d’amours conjugués et de liens sociaux. Et surtout le théâtre le plus inspirant et le plus dur à abattre, le plus « trompe-la-mort » de l’univers entier. Parce qu’au-delà de toutes les « deshumanités » en construction sur le continent, il y en a toujours un ou deux ou quelques-autres qui se relèvent du carnage et se remettent à chercher juste pour le geste, et non pas forcément pour le besoin de trouver. Ils continuent à « faire visage », ils continuent de « boxer la situation » et de chasser « l’insituation » et demeurer « une menace non négociable » ; à « faire de rien quelque chose de Praticable », ils continuent à faire naissance et résistance, et ce qu’ils ont est incurable. Ils ont des convulsions, ils chevauchent des crabes, des crabes rouge-sang, et que le monde les voie ou pas il se chuchotent les uns aux autres « tais – toi et creuse », et ils raclent la terre, et il raclent la pensée et ils raclent mémoire, et ils raclent la condition humaine, et ça donne Ça. Oui Ça donne Ça.

DANS LA NUIT ATAO : RESTER VIRILE

Politique et Société, Sentinelles

Pour qu’il ne soit pas dit que que vous êtes tombés par somnolence par paralysie ou par anesthésie.

Opiner deux fois de suite sur le même sujet, dans la même semaine, pour moi c’est la preuve que quelque chose centralise nos neurones dans ce pays. De toute évidence et sans tomber dans l’euphorie de la masse, il me semblait important d’attirer l’attention du gouvernement sur quelque chose de grave que la politique essaye de maquiller. À la fin de tout ce ceci il faut simplement # qu’il ne soit pas dit que le gouvernement a péché par somnolence #

Vous, avez, je parle bien du gouvernement, instinctivement et délibérément choisi de faire une lutte farouche contre les faux médicaments. Pour cela, nombre de bonnes femmes de gbogbanou avaient été poursuivies. Adjégounle a été démentelé. Et, comme par mégarde, me promenant dans mon quartier un soir à la recherche d’une plaquette de paracetamol, je m’adressai à une dame assise derrière son lampion, elle se hâta de m’indiquer la direction de la pharmacie Togoudo. Quelque chose est arrivé. Bon gré mal gré, les humeurs se sont rangées du côté de la loi. Mais aujourdhui voici que l’opinion s’agite à nouveau autour de la question « Atao » .

Quand le drame survient, quelqu’un doit payer. C’est
la loi de la loi. Le crime ne peut rester impuni si jamais il est avéré qu’il a eu lieu. Se faire plus clair n’est pas forcément s’expliquer. Parfois c’est simplement « exécuter » .

Dans ce pays, l’affaire ICC a permis à des individus de spolier des milliers de béninois. Le gouvernent d’alors s’était laissé dire, qu’il n’en savait rien. Des gens sont morts de crise cardiaque, d’autres de crise de nerfs, mais les fautifs eux ne sont pas morts de crise de conscience. Voilà ce qu’a été un gouvernement. Un gouvernement qui a laissé irreparé, le mal qu’on a fait aux béninois . N’est-il pas complice ce gouvernement? Je crois personnellement que par somnolence ce gouvernement là était Co auteur du crime ICC.

Aujourd’hui, il n’est pas question que de quelques milliers de francs volontairement placés par les victimes. Ils s’agit de quelques milliers de reins foutus et de foies bousillés. Il s’agit que quelques bons milliers de dyalisés, sur des années. Allez-vous leur dire que vous n’en savez rien ? Allez-vous dire que vous allez dédommager comme ils l’avaient dit pour les victimes de ICC.

Non. Ce n’est pas pour ça que ce peuple vous a donné sa confiance . La gouvernance c’est la responsabilité et l’assumation aussi. Vous devez nous défendre, même contre un député, vous devez nous défendre.

S’il n’y a plus à dire en ce qui concerne la qualité du médicaments diligemment vendus depuis des années, il n’y a qu’une chose à faire. Veiller à ce que justice soit faite, pour chaque parent que nous avons perdu. Ce n’est qu’au Bénin que ce genre de crime était béni. Mais maintenant, j’ai foi que vous resterez virile.

Alors qu’il ne soit pas dit que que vous êtes tombés par somnolence par paralysie ou par anesthésie. À cela nous préférerions une euthanasie.

#HumeursVerrouillees
#GiovanniHouansou

LES IMPRESSIONNANTS ACTEURS NATIONAUX

Politique et Société

On a tabassé le député? En tout cas, il s’est couché… La scène n’a pas débuté par là mais c’est un moment où le jeu d’acteur est plus fin que jamais… Quand j’étais gosse, on appelait ça Actualité. Autrement, l’avant-cinema.. Ce n’était pas gratuit, on payait 10f quand le film même était à 50 FCFA

De plus en plus, je vois pourquoi on ne sent pas le financement culturel dans la #Rupture. Il y a trop d’artistes parmi les politiciens. Surtout des comédiens. Si les politiciens béninois excellent en qualité de comédiens, peut-être faut-il que les comédiens béninois montrent leur talent sur le terrain politique. Tu me touches je touche. Que ce soit clair, ce n’est pas une invite à entrer en politique. C’est une invite à démasquer le jeu politique.

Quand des députés, des ministres et des patrons de syndicats…des chefs de parti arrivent à nous prouver chaque jour, qu’ils maîtrisent mieux l’art dramatique, le catharsis que nous, sommes-nous lucides de demander qu’ils nous donnent ce qui nous est dû en terme de financement?.

À raison, le jeu politique donne aux politiciens le loisir d’étaler leur génie sur la scène nationale et internationale. Leur public est sans nulle doute en pleine croissance. La preuve, même-moi j’écris à ce propos. Les zem s’arrêtent à la vente de journaux pour commenter le jeu et s’insulter le faut-il. Les femmes du marché quand elles ne discutent pas les prix de leurs clients, elles parlent du politicien. Et les jeunes quant à eux sont divisés entre Christiano Messi et Patrice Ajavon.

Je n’ai pas vocation à connaître tous ces personnages mais ils sont si présents sur la scène que même les comédiens professionnels deviennent spectateurs de leur jeu. Tant qu’ils sont aussi impressionnants, mieux vaut fermer le théâtre et ouvrir « le théâtre »

Et voici, un député vient de se coucher. On a dit qu’il a fait un faux pas en descendant de la scène. Non. En vrai, on a dit que quelqu’un l’a tabassé. Le nœud, est là. Le dénouement viendra bientôt et ce dénouement sera un nouveau nœud.

#HumeursVerrouillees
#SedjroHouansou

La terre des autres

#HumeursVerrouillées, Politique et Société

Voilà ce qu’on retient aujourd’hui de nos migrations. Parce que certains estiment qu’ils ont aujourd’hui une terre et que cette terre est leur propriété exclusive; qu’elle porte leur nom, et peut être leur code génétique, et que l’arrivée des autres les en dépossède gravement. Pour cela les autres ne doivent pas y arriver librement.

Il faut que les autres affrontent la mort et la survie et sortent vainqueur d’elles.

Oui ceux qui ont atteint l’Europe par l’océan ont vaincu la mort et la survie. Et on les y a obligés. L’Europe et l’Afrique les y ont obligé.e.s.

#Houansou Giovanni, #HumeursVerrouillees

GARDER LA BLANCHEUR DE NOS ÉLÉPHANTS POUR GAGNER UNE MÉMOIRE D’ ELEPHANT

#HumeursVerrouillées

 

Il n’y a pas à avoir honte. Je pense que ces ÉLÉPHANTS (Le faux bâtiment de l’hémicycle) à l’entrée de Porto-Novo doivent être entretenus et maintenus dans leur état de blancheur. Ils n’ avilissent pas plus la ville qu’il n’ont la mission d’empêcher que la mémoire des béninois ne s’ écourte trop vite. Leur présence devra ramener à la mémoire des béninois qu’il a existé une décennie de populisme et de légalisation de la dilapidation massive des ressources de l’État. En l’ état vous me trouverez tristement exigeant , mais vous comprendrez mieux quand nos enfant seront moins indulgents avec nous que nous ne l’avons été avec nos pères. Laissons les éléphants blancs, qu’ils nous procurent une mémoire d’éléphant. Ainsi comme l’ écorchure qui refuse de cicatriser nous enseigne d’éviter l’épine qui nous l’a faite, nous tiendront au mieux à l’écart, les remix de la chanson d’antan.
La révolution à eu ses monuments. Le changement aussi à les siens, et nous,, nous garderons nos momies dans les pyramides de nos mémoires.

#GiovanniHouansou et ses #HumeursVerrouillees.

 

20663833_2051992281493383_1810893792255209745_n

Vous avez une opinion, Exprimez-la. Vous avez une conviction, Défendez-la, Vous avez une portion de la vérité, Portez -la à la barbe de la conscience collective . Faites tout cela courageusement. . Mettez un nom sur votre opinion et une image sur votre conviction.Les cagoules n’ont jamais été la manifestation d’une quelque transparence. La vérité qui porte un cagoule est un mensonge habillé. Son seul rôle est de déstabiliser et de faire de la place à la perversion et à la forfaiture. Son agitateur se protège de sa propre peur de la nature de ce qu’il agite, car lui même sait que ce qu’il agite est tout sauf le vrai. Il se cache là derrière le masque, dans son no man’s land et en hauteur il laisse l’autre, le pseudonyme faire le job courageux auquel lui même se dérobé, la peur dans les tripes, la honte dans la gueule et la bassesse dans l’esprit. De quoi dessiner un poltron. Il devient, Il est et demeure un Fantôme. On ne parle pas avec les fantômes.

#HumeursVerrouillées

Non classé