Présidentielles 2016 : plus qu’une course de fond, une course de fonds

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Les rumeurs disent, j’insiste, les rumeurs m’apprennent (parce que je refuse encore de le croire) qu’il y a en lice encore plus de soixante dix prétentions pour la présidence des 112 622 km2. Juste une parenthèse, je suis certain que depuis la dernière fois, cette superficie (environ 90 fois en moins les USA) s’est encore quelque peu atrophiée. C’est devenu une habitude pour elle, elle diminue tout le temps « pour garder la ligne ». Donc plus de soixante dix béninois veulent diriger le Bénin. Cela me fait poser quelques interrogations quand bien même je me suis déjà forgé quelques réponses. Je commence par les réponses, car étant moi même un béninois, je suis malade. Je souffre de la maladie qu’on appelle « ne pas faire les choses normales ». Je commence donc par le bas et rassurez vous, ayant la réputation d’être bavard, je ferai un triple effort de concision.

Réponse 1 et je peux bien me tromper : donc les béninois sont très intelligents. Ils sont intelligents et ambitieux. Sur ce point le Bénin bat les USA à plate couture car quand au Bénin, 8 000 000 d’hommes produisent 70 présidents, aux USA 325 127 000 hommes ne produisent que 06 candidats.

Réponse 2 et je peux bien me tromper : au moins 70 hommes dans ce pays sont riches d’au moins « quinze millions » à jeter par la fenêtre, quand il revient encore aux partenaires au développement et aux coopérations internationales d’investir dans un secteur aussi viscéral que l’éducation de nos enfants. Je me demande ce que je fous, je me demande ce que j’attends encore, moi.

Réponse 3 et je peux me tromper, je n’en est plus.

Par contre j’ai quelques questions que je formule volontiers sous forme d’affirmation.
Le bénin n’échappe pas à la règle de « l’analphabétisme, comme ascenseur d’élection » en Afrique. Une fois encore, plus de soixante dix pour cent de la population béninoise risque de voter pour l’homme du village, pour l’homme dont parle l’étudiant venu de la ville, pour l’homme qu’on voit dans les médias derrière son sourire large jusqu’aux orteils et qui salue les femmes du marché les maçons sur leurs chantiers. Une fois encore le vote penchera vers l’homme qui aura fait peser sa poche dans la balance élective pour ramifier les caciques et emporter les plus corruptibles. Rassurez vous, chaque homme a son prix ; le peuple a son prix. D’ailleurs nos ancêtres fons l’avaient bien compris et ils traduisaient ce fait, peut être inconsciemment par l’expression littéralement traduite du fon « acheter le pays ». On dit alors que le roi « achète le pays ». Donc si les présidentielles 2016 sont une course de fond qui a débuté depuis 2011 et bien avant d’ailleurs, elles sont aussi une course de fonds. Le résultat de la dernière est simple et s’arrache sur les lèvres de la populace. « L’argent ne circule pas dans le pays ». Ça, tout le monde le dit. Depuis des mois et des mois, « ça ne circule plus. Les gens n’achètent plus rien; nous ne vendons plus ».
Mais si l’argent ne circule pas dans le pays, où est il donc ? ça aussi tout le monde le sait. Une chose est certaine, l’argent n’est pas hors du pays ; il est certainement quelque part, et cet endroit, seuls les coureurs y vont, dans une certaine mesure leur staff technique, et dans une moindre mesure, leurs fanatiques et supporters.
Jamais un sans deux. Une chose est encore limpide ; l’argent a une bouche, et il va parler. Apprenez donc son langage, pour ne pas être vendu. A bon vendeur…pour ne pas être vendu.

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